Nos aventures d’investissement dans les marchés émergents

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Mes voyages et les difficultés rencontrées

Cet article est aussi disponible en : Anglais, Chinois simplifié, Allemand, Italien, Polonais

Mon travail étant axé sur les marchés émergents, je ne passe plus beaucoup de temps aux États-Unis, bien que j’y ai grandi. Mais comme de nombreuses personnes, j’ai pris des vacances cet été pour voyager avec ma famille. Nous nous sommes rendus à l’île Mackinac, sur le lac Huron, dans l’État du Michigan. Pour moi, cela a été une expérience unique car c’est la seule île sans automobiles que j’ai jamais visitée. Les seuls moyens de transport sont les calèches et les vélos. C’était comme un voyage dans le passé ! J’ai profité de ma présence en Amérique du Nord pour faire une halte au Canada, où j’ai retrouvé l’un de mes collègues pour enregistrer un podcast. Nous avons longuement parlé de différents sujets, y compris de mon enfance, de ma carrière, de ce qui m’intéresse aujourd’hui et des raisons pour lesquelles je n’envisage pas de prendre ma retraite !

 

Vous pouvez écouter le podcast intégral et lire la transcription ci-dessous. Je vous conseille de l’écouter ou de le lire jusqu’au bout, car j’y réponds à quelques questions qui m’ont été posées sur Twitter et LinkedIn. J’ai peut-être répondu à l’une de vos questions !

En voici quelques extraits :

 

  • Un jour, alors que j’étais étudiant à l’université de Syracuse, j’ai vu sur le tableau d’affichage : bourses d’études au Japon. J’ai trouvé cela assez intrigant. J’ai obtenu cette bourse et ai étudié le japonais et la civilisation japonaise. Au bout de six mois, j’ai décidé que c’est là que j’allais travailler. J’allais passer ma carrière professionnelle en Asie.
  • John Templeton était vraiment un personnage. Ce qui m’impressionnait le plus chez lui était le fait qu’en fin de compte, il était assez simple. Il était très patient et d’humeur égale. Je ne l’ai jamais vu s’emporter ni perdre son sang-froid à aucun moment.
  • D’après moi, la clé d’une carrière réussie, c’est d’aimer ce que l’on fait. Si ça ne vous plaît pas, ne le faites pas. Partez et faites autre chose. Un autre conseil important est de garder l’esprit ouvert. Ne tirez aucune conclusion avant de disposer de tous les faits. Essayez d’apprendre un maximum et restez humble. N’essayez pas de tirer des conclusions fondées sur vos propres opinions ou préjugés. Soyez prêt à accepter de nouvelles idées.
  • D’ici cinq ou dix ans, je pense que l’on assistera à une plus forte croissance des marchés de consommation dans les économies émergentes qu’en Europe ou aux États-Unis. Je pense que le plus important, ce sont les jeunes. Les populations des marchés émergents sont généralement plus jeunes. Les jeunes se marient, achètent des maisons, des meubles. Ils deviendront de grands consommateurs avec le temps.
  • Si un pays est destiné à grandir, son économie doit recevoir ses ressources du marché et non du gouvernement. Et c’est ce changement radical qui a créé une forte montée de la croissance dans de nombreux pays émergents.

Voici la transcription intégrale du podcast.

 

Keith Damsell :

Nous pourrions peut-être parler un peu de votre vie de famille et des origines de vos parents, qui sont très intéressantes.

Mark Mobius :

Je suis issu d’une famille très internationale au sens où mon père était allemand et ma mère portoricaine. Chez moi, on parlait donc allemand et espagnol et j’ai fini par apprendre l’anglais car mes parents communiquaient entre eux essentiellement en anglais. C’était une histoire d’amour assez intéressante car mes parents se sont rencontrés à New York. Je crois qu’ils cherchaient tous les deux à obtenir la nationalité américaine et devaient fréquenter l’école. C’est probablement comme ça qu’ils se sont rencontrés.

Je suis né à Bellmore, à Long Island. Puis, après le lycée, j’ai obtenu une bourse d’études pour aller étudier à l’université de Boston et j’ai débuté dans les beaux-arts.

Keith Damsell :

Quand vous parlez de beaux-arts, était-ce l’écriture, la peinture ou…

Mark Mobius :     

C’était tout. C’était l’art, la musique, le théâtre… un cursus bien rempli. J’aimais particulièrement le théâtre. D’ailleurs, j’ai travaillé quelque temps chez WGBH, la chaîne de télévision éducative à Boston.

Keith Damsell :   

Que faisiez-vous chez WGBH ?

Mark Mobius :        

En fait, j’étais le type derrière la caméra… je faisais le ménage ou d’autres choses, vous voyez. C’était parfois très drôle d’y travailler. On avait pour habitude de jouer des tours au présentateur du journal télévisé car il n’avait généralement qu’une prise pour énoncer son texte. Un jour, on s’est placé derrière lui et on lui a baissé le pantalon tandis qu’il présentait le journal car il ne pouvait pas s’arrêter. On en a fait des plaisanteries de ce genre ! Au fil de mes études, je me suis intéressé davantage à la psychologie et à la psychologie sociale, et je me suis retrouvé à l’école des communications de masse pour y étudier la psychologie sociale. J’y ai obtenu mon master.

Un jour, j’ai vu sur le tableau d’affichage : bourses d’études au Japon — l’université de Syracuse offre des bourses d’études. J’ai trouvé cela assez intrigant. Tout d’abord, j’ai dû consulter une carte pour voir où se trouvait le Japon car, vous savez, la géographie n’est pas un des points forts du système éducatif américain.

J’ai obtenu cette bourse et ai étudié le japonais et la civilisation japonaise. Puis j’ai rejoint tout un groupe de personnes issues de différents milieux. On logeait chez des familles et, pour ma part, j’étais dans la famille d’un courtier en assurances à Kyoto. Ça a été une expérience inoubliable de vivre dans un foyer japonais et de dormir sur un tatami. Au bout de six mois, j’ai décidé que c’était là que j’allais travailler. J’allais bâtir ma carrière professionnelle en Asie.

Il y a cependant eu une période de transition où j’ai étudié à l’université du Nouveau Mexique, à nouveau la psychologie expérimentale. On faisait passer des rats par des labyrinthes. On nous appelait les « hommes-rats » car on faisait des tas d’expériences.

Puis je me suis retrouvé au MIT (Massachusetts Institute of Technology) où j’ai étudié le développement économique, les sciences politiques et l’économie. Mais l’accent était mis sur le développement économique, ce qui a été une véritable opportunité quand on y repense, étant donné que c’est ce que j’ai fini par faire. Les marchés émergents s’inscrivent totalement dans le thème du développement économique et, à l’époque, les professeurs s’appliquaient à découvrir les raisons pour lesquelles les pays prospéraient. La Banque mondiale, l’IFC (International Finance Corporation)et l’USAID (United States Agency for International Development) ont fini par conclure que la seule façon de faire croître un pays était de lui faire conquérir un marché. Autrement dit, d’avoir une économie de marché plutôt qu’une économie socialiste dans laquelle l’État détermine l’attribution du capital et des ressources.

J’ai ensuite été envoyé en Corée (du Sud) et y ai vécu pendant environ un an. Puis j’ai vécu en Thaïlande une année de plus et je suis parti ensuite à Hong Kong où je me suis installé et ai fondé ma propre entreprise.

Keith Damsell :  

Était-ce une société de marketing ou avez-vous…

Mark Mobius :

Recherche-sondage et recherche industrielle.

Keith Damsell :

Très bien.

Keith Damsell :

Donc en quelque sorte, c’était très semblable à certaines des recherches d’investissement sur le terrain que vous faites maintenant ? Comment êtes-vous passé de ce type de recherche sur la consommation au monde de l’investissement ? Comment cela s’est-il produit ?

Mark Mobius :

Il fallait bien vivre. Il fallait survivre.

Vous savez, c’était la première fois que j’avais ma propre entreprise. Je n’y connaissais absolument rien en affaires. Dans le fond, on fait des études en économie, mais on n’a aucune expérience pratique. J’ai vraiment appris à mes dépens. Et, bien sûr, pour survivre, il fallait faire tout ce que le client demandait.

Alors des missions m’ont été confiées, mais le problème était que, lorsqu’on est une petite société, soit on vend, soit on fait la recherche et c’était réellement difficile de bâtir une activité continue. Puis un jour, une femme est venue me voir de Californie et m’a dit : « J’ai besoin de trouver des fabricants de jouets. » Elle détenait les droits des personnages des Peanuts — Snoopy et compagnie. Elle avait eu beaucoup de chance car Charles Schulz lui avait cédé les droits sur pratiquement tout car, à l’époque, les Peanuts n’étaient pas très connus. Elle commença donc à fabriquer en Asie.

Elle m’a donc dit : « Trouvez-moi des fabricants. » Nous avons trouvé des fabricants en Corée et ailleurs en Asie.

Puis un jour, nous lui avons dit : « Avez-vous déjà pensé à les vendre ? »

Elle a répondu : « Non, les gens ont-ils les moyens d’acheter nos produits ? Achètent-ils ce genre de choses ? »

Je lui ai dit : « Pourquoi pas ? Ce sont des consommateurs ». Nous avons donc commencé à vendre les jouets Snoopy et ce projet a pris bien plus d’ampleur que celui de la recherche.

Nous avons développé cette activité pour qu’elle prospère et ça a fonctionné grâce à notre personnel et nos partenaires chinois. J’ai alors proposé : « Pourquoi ne prenez-vous pas les rênes ? Je préfère m’occuper de la recherche ». Et il se trouve qu’un de mes clients m’a demandé de faire une étude sur le marché boursier.

Je n’avais aucune idée de ce en quoi cela consistait. Enfin, j’avais fait de la recherche pour ma thèse sur COMSAT — Communications Satellite Corporation. Mais à part cela, je ne savais pas vraiment ce qui se passait sur le marché boursier. J’ai alors commencé à faire de la recherche et j’ai fait une analyse technique, etc. J’ai eu beaucoup de chance car j’ai prédit la chute du marché de Hong Kong.

Je me suis dit : « Je devrais peut-être me pencher là-dessus ». C’est alors que j’ai vu une annonce dans le journal concernant une société de courtage qui recherchait des chercheurs talentueux. J’ai présenté ma candidature car je me disais que je devais partir de zéro. Il me fallait confier mon entreprise à mes compatriotes chinois et me lancer dans ce nouveau secteur. J’ai démarré chez Vickers da Costa, une des principales sociétés de courtage du Royaume-Uni à l’époque qui avait une très forte présence en Asie, en particulier au Japon.

J’ai finalement été envoyé à Taïwan pour y ouvrir un bureau pour la société. Quand je travaillais chez Vickers da Costa, je faisais des présentations à des clients et l’un d’eux était M. John Templeton. Je me suis rendu quelques fois aux Bahamas et il a évoqué cette idée sur les marchés émergents, un compartiment pour les marchés émergents, et il m’a demandé de le gérer. Je lui ai répondu : « Si vous voulez vous engager dans les marchés émergents, vous devez vous trouver dans les marchés émergents. Vous devriez ouvrir une succursale à Hong Kong. » Et c’est ce qu’il a fait.

Keith Damsell :

Et à cette époque, l’univers des marchés émergents était très réduit.

Mark Mobius :

À l’époque, en 1987, nous avons démarré avec cent millions de dollars américains avec six marchés dans lesquels nous pouvions investir. Souvenez-vous : l’ensemble des pays d’Amérique latine étaient soit socialistes, soit des dictatures fermées aux investisseurs étrangers. Il n’y avait pas d’Europe de l’Est avec le Rideau de fer. De nombreux pays d’Asie étaient fermés sur eux-mêmes. La Chine était totalement fermée. L’Union soviétique était fermée. Peu de pays étaient ouverts à l’investissement. Nous avons donc commencé à investir dans ces six pays, dont cinq en Asie et le sixième était le Mexique.

Keith Damsell :

Pouvez-vous nous parler de votre expérience de travail avec John Templeton ?

Mark Mobius :

John Templeton était vraiment un personnage. Ce qui m’impressionnait le plus chez lui était le fait qu’en fin de compte, il était assez simple. Il était très patient et d’humeur égale. Je ne l’ai jamais vu s’emporter ni perdre son sang-froid à aucun moment. C’était aussi un visionnaire. Il disait toujours qu’il fallait se projeter au moins cinq ans dans l’avenir. Et je me souviens que, passés les soixante-dix ans, il a acheté un entrepôt entier d’améthystes, qui à l’époque ne valaient pas grand-chose.

Quelqu’un lui a demandé : « Dans combien de temps pensez-vous que la valeur des améthystes augmentera ? »  Il a répondu : « Dans une vingtaine d’années ». Il était alors septuagénaire !

Et il en a fait autant avec les propriétés. Il achetait une propriété et disait : « Cela prendra de la valeur dans environ 30 ans ». Ce genre de choses.

Il croyait fermement qu’il fallait avoir une vision à long terme. Il faut être patient et bien sûr, chercher les bonnes affaires. Il disait toujours qu’il fallait acheter quand tous les autres vendent et vendre quand tous les autres achètent.

Keith Damsell :

Pour vous, en tant qu’investisseur, la philosophie de Templeton éclairait-elle votre réflexion ou fonctionnait-elle plutôt comme un modèle, car à ce moment-là vous étiez déjà un « stock picker » mondial ?

Mark Mobius :

Quand j’ai démarré, je me souviens que j’étais limité à Taïwan et Hong Kong. On a un peu fait l’Asie, mais d’une manière générale, c’était assez réduit. Quand on m’a abordé à Taïwan, c’est devenu difficile d’en repartir. J’étais une sorte de roi là-bas. J’étais responsable d’un compartiment unique, il n’y avait pas de concurrence. Vous savez, j’arrivais au bureau, je prenais mon cachet chinois, je cachetais les documents, les signais et partais déjeuner. J’avais une voiture avec chauffeur. C’était le bon vieux temps, la belle vie. C’est pourquoi il a été difficile de prendre cette décision.

Mais la perspective de faire quelque chose au niveau mondial était très séduisante. Alors j’ai dit : « Très bien, je vais essayer. »

Il est intéressant de noter que, comme vous le savez, certaines personnes pensaient que M. Templeton ne se concentrait que sur la valeur, c’est-à-dire les actions bon marché, les faibles ratios C/B, les faibles ratios cours/valeurs comptables, etc., mais ce n’était pas vraiment le cas. Une des choses sur lesquelles il mettait l’accent — et vous le découvrirez si vous lisez un peu sur lui — c’est la flexibilité. Il disait qu’une façon d’investir ne marche pas toujours. Il faut être disposé à changer et à s’adapter. Et malheureusement, il nous est arrivé souvent de ne pas y faire attention. Se limiter à un système de valeur, du moins la valeur telle qu’on l’envisage, avec un faible ratio C/B, un faible ratio cours/valeur comptable, etc., n’a pas toujours fonctionné. Un bon exemple est le fait que l’ère d’Internet a entraîné des ratios C/B très élevés chez certaines sociétés qui ont pourtant affiché des performances très solides. Il était donc très important de se rappeler qu’il était très flexible et ouvert d’esprit.

Keith Damsell :

Avançons un peu dans votre carrière. Ces dernières années ont été marquées par une reprise difficile des marchés émergents et nous avons assisté à un changement radical au cours des derniers mois, les résultats reprenant très fortement. Pouvez-vous nous expliquer ce qui stimule ces gains depuis quelques mois ?

Mark Mobius :

Vous savez, c’est un point très intéressant qui souligne l’importance d’être patient, car pendant trois ans jusqu’au mois de janvier de l’année dernière, les marchés émergents ont sous-performé les marchés développés, en particulier les États-Unis. C’est pourquoi de nombreuses personnes ont abandonné les marchés émergents, mais si elles avaient patienté une année de plus, elles auraient enregistré une forte hausse de leur croissance. Si les gens avaient acheté lorsque les choses allaient mal, ils obtiendraient de bons résultats à l’heure actuelle. En ce qui nous concerne, nous nous sommes tournés vers les nouvelles industries, en particulier les sociétés Internet.

Autrefois, ces sociétés étaient peu attractives car elles ne présentaient aucun rendement, aucun gain. Puis elles ont commencé à porter leurs fruits. Leurs ratios cours/bénéfices étaient élevés, mais pas excessivement, compte tenu des taux de croissance. Nous avons donc commencé à investir dans ces sociétés, ce qui nous a beaucoup aidés. Il faut aussi insister sur l’importance des consommateurs car nous sommes d’avis que les revenus par habitant dans beaucoup de ces pays augmentent à un rythme élevé. Nous voulions donc être exposés au marché de consommation. En outre, nous souhaitions mettre l’accent sur les sociétés à faible et moyenne capitalisation, car c’est là que se trouvaient les titres de consommation. De nombreuses actions « large-cap », telles que les banques, les marchés des matières premières, sont à forte capitalisation. Mais nous voulions capter les sociétés de consommation qui étaient plutôt à faible et moyenne capitalisation.

Keith Damsell :

Dans ces marchés émergents, quelles sont vos prévisions sur cinq et dix ans, si l’on considère la classe moyenne en pleine croissance dans certains des pays dans lesquels vous investissez actuellement ?

Mark Mobius :

Si l’on se projette cinq ou dix ans dans l’avenir, on assistera à une croissance dans ces marchés de consommation supérieure à celle de l’Europe ou des États-Unis. Car, voyez-vous, la Chine et l’Inde comptent chacune un milliard d’habitants et leurs revenus augmentent. Et je pense que le plus important, ce sont les jeunes. Les populations des marchés émergents sont généralement plus jeunes. Je crois que la moyenne d’âge pour les pays des marchés émergents se situe dans la case des 20 ans contre 40 ans dans les pays développés. Il est vrai qu’actuellement, ces personnes de 40-50 ans sont riches et dépensent davantage. Mais dans les pays émergents, les jeunes font leur entrée, se marient, se logent, achètent des meubles. Ils deviendront de grands consommateurs avec le temps.

Je pense que l’on pourrait redéfinir les marchés émergents en « pays à forte croissance », car c’est une réalité.

Keith Damsell :

Si l’on retourne 30-40 ans en arrière et que l’on regarde de près les marchés émergents, on constate qu’il y a eu beaucoup d’événements marquants, beaucoup de tendances : le mur de Berlin, la crise financière asiatique, le 11 septembre et le conflit permanent au Moyen-Orient. Quelles sont pour vous les principales tendances à l’origine de cette croissance au sein des marchés émergents et dont vous ou les sociétés dans lesquelles vous avez investi avez bénéficié ?

Mark Mobius :

Une des grandes tendances a été le changement vers une économie de marché. Car, comme je l’ai évoqué, les économistes ont commencé à se rendre compte que si un pays est destiné à grandir, son économie doit recevoir ses ressources du marché et non du gouvernement. Et c’est ce changement radical qui a créé une forte montée de la croissance dans ces pays. Qu’est-ce que cela signifie ? Pour avoir une économie de marché, il faut avoir des marchés — des marchés boursiers, des marchés obligataires. Pour avoir des marchés boursiers et obligataires, il faut avoir des sociétés qui empruntent, mais aussi qui inscrivent leurs actions en bourse et les vendent. Il y a eu une très forte tendance à la privatisation des entreprises publiques.

Cela a représenté un changement radical. Si l’on considère les grandes sociétés des marchés émergents, dont les principales sont d’anciennes entreprises publiques, même celles qui sont toujours majoritairement contrôlées par l’État sont cotées en bourse.

En Chine, les grandes entreprises sont des sociétés détenues ou contrôlées par l’État qui ont été privatisées. C’est là que s’est opérée la grande transition.

Keith Damsell :

Vous avez parlé de la Chine, où l’État joue un rôle très actif dans les affaires. Pensez-vous que nous allons continuer à assister à une baisse de l’ingérence de l’État et à une augmentation des influences et facteurs de marché dans ces régions du monde ? Dans le fond, ce que je me demande, c’est quel sera, d’après vous, le rôle de l’État à l’avenir ?

Mark Mobius :

C’est une bonne question car c’est une grande bataille qui se produit, même à l’heure actuelle. Au fil des années, il y a eu une résistance incroyable à l’idée d’une économie de marché. Et bon nombre de personnes, y compris aux États-Unis et au Canada, continuent de croire que le gouvernement et la banque centrale peuvent résoudre les problèmes. Ils peuvent faire croître l’économie en réduisant les taux et les taux d’intérêts, en augmentant les taux d’intérêt, en manipulant la monnaie, etc. Évidemment, le fait est qu’ils n’en sont pas capables. On ne peut pas croître à moins d’augmenter la productivité. Et l’augmentation de la productivité passe par une économie de marché. Il n’y a pas d’autre réalité. Néanmoins, il existe toujours une forte réticence à cette idée, y compris dans les marchés émergents. De nombreux pays résistent à la privatisation des entreprises publiques car des milliers de travailleurs pourraient perdre leur emploi ; car qui dit privatisation dit priorité aux rendements, quitte à renoncer aux personnes, etc. Une bonne partie des leaders politiques ont fondé leur carrière sur l’attribution de fonctions dans des entreprises publiques.

Et cette bataille est toujours en cours un peu partout dans le monde. Il s’agit d’un problème grave dont nous ne connaissons pas encore clairement l’issue.

Keith Damsell :

En tant qu’investisseur en Chine spécifiquement, est-ce difficile à gérer lorsque l’on vous dit : « Notre actionnaire majoritaire se trouve à Pékin. Je suppose qu’il va falloir faire les choses à sa façon. » Comment évaluez-vous ce type de risque ?

Mark Mobius :

Il n’y a aucun doute. En réalité, nous devons surveiller cette situation de très près, non seulement en Chine mais dans d’autres pays car si l’État est le contrôleur majoritaire, la société fera ce que décidera le parti. La bonne nouvelle est que la Chine a de plus en plus tendance à éloigner ces sociétés de l’État et à leur accorder plus d’autonomie. On leur dit : « Nous voulons que vous nous versiez des dividendes et en échange nous vous fournissons des installations et vous devrez mettre en œuvre certaines mesures politiques. Mais à la fin de la journée, il faut faire des bénéfices. »

De plus, des normes de gouvernance d’entreprise sont introduites dans ces sociétés, ce qui est plutôt réjouissant car je pense que les Chinois se rendent finalement compte que si l’on passe à une économie de marché, il faut créer des entreprises dérivées.

Keith Damsell :

Ainsi s’achève notre entretien en studio avec Mark. Il a dû partir précipitamment pour se rendre à une réunion d’investisseurs, mais nous le contacterons par téléphone pour lui poser quelques questions que nous avons reçues sur les médias sociaux de la part d’investisseurs des quatre coins du monde.

Comme promis, nous avons Mark au téléphone qui va répondre à quelques questions qui nous sont parvenues du monde entier via les médias sociaux. Mark, soyez le bienvenu. Je me permets de vous le demander, d’où nous appelez-vous ?

Mark Mobius :

Je me trouve actuellement sur l’île de Mackinac, dans le Michigan (aux États-Unis). Il s’agit d’une île qui ne dispose d’aucune liaison par pont, c’est pourquoi nous avons dû prendre un bateau pour nous y rendre. C’est vraiment très inhabituel, car c’est la seule île sur laquelle je me sois trouvé où il n’existe aucune automobile — aucun transport à moteur nulle part. Tout le monde se déplace en calèche et à vélo. Je ne suis là encore que pour quelques jours avant de retourner à Hong Kong. C’est une expérience très intéressante.

Keith Damsell :

Mark, commençons par une question d’Alexander M. à Ottawa, au Canada, qui a demandé sur LinkedIn :

Mark, j’adorerais savoir ce que cela vous fait de vivre sans frontières et de sortir de chez vous pour vous rendre à chaque fois dans un lieu différent. Cela vous lasse-t-il et souhaiteriez-vous plus de stabilité et un style de vie plus simple ? Ou bien est-ce que cela vous plaît toujours ?

Mark Mobius :

Tout d’abord, merci pour cette question sympathique. Vous savez, ce n’est pas facile de passer d’une frontière à une autre. Il faut avoir son passeport à jour. Il faut souvent un visa. Je dois garder sur moi deux passeports car ils sont vite remplis de visas et souvent, quand je vais d’un lieu à un autre, je dois obtenir un nouveau visa pour être admis dans la nouvelle destination. Je dois alors expédier un passeport vers la prochaine ambassade ou le prochain consulat pour obtenir un visa. Se déplacer entre pays requiert beaucoup de paperasse et c’est assez ennuyeux, mais je ne me lasse jamais de connaître de nouveaux endroits, de vivre de nouvelles expériences et de redécouvrir des lieux où je me suis déjà rendu. Par exemple, j’ai déjà été plusieurs fois à Rio de Janeiro, ainsi qu’à Buenos Aires, en Argentine, à Santiago, au Pérou, à Mexico, au Mexique bien sûr. Je me suis récemment rendu au Panama, puis en Afrique du Sud et dans tous les pays d’Afrique, comme la Côte d’Ivoire, et rien que les noms vous donnent une bonne idée de l’incroyable variété et du changement qui ont lieu dans certains pays. Ce qui m’impressionne le plus, c’est la façon dont les choses évoluent, la plupart du temps de façon positive à l’ère d’Internet, des smartphones. Les gens sont de plus en plus au courant des événements et sont en mesure de prendre des décisions beaucoup plus vite et efficacement. D’une manière générale, c’est extrêmement passionnant. Je ne me lasse jamais de voyager.

Keith Damsell :

Notre prochaine question nous est parvenue par LinkedIn de Chypre, en Méditerranée : Quelle a été la situation la plus délicate à laquelle vous ayez été confronté pendant vos voyages ?

Mark Mobius :

La situation la plus compliquée pour moi pendant mes voyages s’est produite quand j’étais en Russie, plus précisément en Sibérie. Nous rendions visite à des sociétés et nous nous sommes fait surprendre par une tempête de neige. Nous ne pouvions pas décoller. Nous allions de la Sibérie centrale jusqu’à Moscou et nous nous sommes retrouvés coincés dans cette ville alors que nous avions des rendez-vous à Moscou. Je pourrais vous donner de nombreux exemples de difficultés rencontrées lors de nos voyages autour du monde, mais celle-ci a probablement été l’une des plus complexes car, comme vous le savez, les hivers russes en Sibérie peuvent être particulièrement rigoureux.

Je me souviens qu’une fois, alors que nous voyagions vers la Russie, le pare-brise de l’avion s’est brisé à l’atterrissage. Il ne s’est pas entièrement brisé, mais était craquelé, car les pare-brise peuvent désormais être craquelés et malgré tout tenir en place. C’était assez effrayant au début, mais le problème a été réglé et nous nous en sommes sortis. Je vous dirais donc que ces deux situations ont été les plus difficiles. En même temps, je ne peux pas dire de mal de la Russie car la plupart des expériences les plus merveilleuses que j’ai vécues se sont produites en Russie, dans des villes telles que Saint-Pétersbourg, Moscou et d’autres.

Keith Damsell :

Je dois vous poser une question supplémentaire : comment vous êtes-vous tiré de cette tempête de neige en Sibérie ? Que s’est-il passé ?

Mark Mobius :        

Nous avons tout simplement dû attendre qu’elle passe. Nous avons dû attendre que la tempête se calme pour pouvoir décoller, mais nous avons tout de même décollé sous la neige. Et d’ailleurs, vous savez, quand vous vous retrouvez dans une situation pareille, les pilotes doivent veiller à ce qu’il n’y ait pas de formation de gel sur les ailes. Alors avant de décoller, ils ont dû pulvériser l’avion, en particulier les ailes, pour empêcher la formation de gel. La première fois que cela s’est produit, c’était assez effrayant.

Keith Damsell :

Nous avons reçu une question de Waldemaher à Washington, D.C., qui demande : « Quels ont été les enseignements les plus mémorables ou uniques que vous ayez tirés d’un voyage ? »

Mark Mobius :

Je pense que c’est en parlant avec les gens et en les voyant mener leurs affaires que l’on peut tirer les meilleurs enseignements, car nous mettons beaucoup l’accent sur les personnes derrière les entreprises, sur ce qu’elles font et comment elles travaillent. Une des grandes connaissances que j’ai acquises a été au Vietnam. Nous pensions investir dans un fabricant de tuyaux en PVC. Nous nous sommes rendus à l’usine pour rencontrer le directeur général, propriétaire d’une partie de l’entreprise, et j’ai été vraiment impressionné par la façon dont il s’adressait aux ouvriers et par le fait que ceux-ci l’appréciaient réellement. Il y avait un sentiment de camaraderie entre eux. Cela m’a impressionné et je me suis rendu compte qu’il serait positif d’investir dans cette entreprise car il était évident que les ouvriers y étaient heureux. Ils avaient de très bons rapports avec le propriétaire et directeur général et, d’après moi, c’est là la clé du succès.

Keith Damsell :

Nous avons également reçu une question via LinkedIn de Boston :

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris, de manière positive ou négative, lors de vos voyages ?

Mark Mobius :

Il y a de nombreuses années, nous avons investi dans un centre commercial au Brésil. Apparemment, tout semblait bien fonctionner. Nous nous rendions dans l’entreprise tous les ans. Nous nous entretenions avec le chef comptable — celui qui gérait entièrement les finances de l’entreprise — et soudain, une année, l’entreprise a rencontré des difficultés et on a découvert que les actionnaires majoritaires avaient volé et emporté certains actifs. Nous sommes allés à la SEC (Securities and Exchange Commission) au Brésil pour savoir ce qu’il se passait et les mesures prises à cet égard.

Environ un an s’était écoulé. Nous avons procédé à une enquête, écrit de nombreuses lettres, établi plusieurs contacts, etc. Donc nous avons fini par nous rendre à la SEC à Rio et avons demandé à parler au directeur. Le secrétaire nous a répondu : « Pas de problème. »  Il est allé le chercher et de qui s’agissait-il ? Du même comptable qui avait géré les comptes du centre commercial en question. Il était désormais membre de la SEC qui s’occupait de l’enquête. C’est l’un des plus grands chocs que nous ayons ressenti.

Heureusement, le Brésil connaît actuellement un grand bouleversement en matière d’enquêtes pour corruption et met de l’ordre dans ces affaires en vue de mettre un terme à la corruption qui sévit dans le pays. Les choses s’améliorent, mais cela a été l’un des plus grands chocs de notre vie.

Keith Damsell :

Une question liée à cet épisode, peut-être un des investissements les moins favorables de la société, concerne une grande réussite d’une entreprise individuelle avec laquelle vous avez travaillé. Peut-être avez-vous assisté, avec le temps, à la croissance de toutes petites entreprises qui sont ensuite devenues de grandes sociétés ?

Mark Mobius :

Nous observions une entreprise qui fabriquait des engrenages. Elle produisait des engrenages pour toutes sortes d’équipements. J’ai visité l’usine et ai remarqué qu’il y avait beaucoup de bons équipements automatisés, de nombreux robots, en Chine. Cela se passait près de Shanghai. Et j’ai appris qu’ils allaient fabriquer des engrenages pour les éoliennes. Je me suis alors dit : « Ça m’a l’air d’être une industrie qui se développe bien. » Alors, nous avons investi. Cela a été un de nos placements dans le capital-investissement. Nous avons ensuite décidé de la faire coter en bourse et avons inscrit la société à Hong Kong. Je crois que nous avons gagné cinq fois l’argent investi.  Cela s’est révélé un investissement incroyablement rentable simplement parce qu’on a commencé à reconnaître que l’entreprise produisait du travail de qualité et qu’il y aurait une demande mondiale de ces produits. C’est probablement l’un des meilleurs investissements que nous ayons faits.

Keith Damsell :

Je suis curieux de connaître votre réponse à cette question que nous avons reçue de Suresh, d’Inde, qui nous l’a envoyée via Twitter :  « Lorsque vous pensez à votre vie jusqu’à présent, quels sont vos plus grands regrets ? »

Mark Mobius :

Je n’ai aucun regret, mais je dirais que j’aurais dû commencer plut tôt. J’aurais aimé avoir commencé à travailler dans le domaine de l’investissement plus tôt car j’ai passé de nombreuses années à étudier. Bien sûr, cela m’a bien servi, mais je dirais que c’est mon plus grand regret. J’aurais souhaité avoir débuté cette carrière incroyable plus tôt que je ne l’ai fait.

Keith Damsell :

Mark, ceci est une question qui vous est souvent posée — toujours par des personnes qui souhaitent en savoir plus sur la bande dessinée qui a été publiée en votre nom. Pouvez-vous nous parler un peu de cette bande dessinée et nous dire comment elle a vu le jour ?

Mark Mobius :

Oui. J’ai été contacté par une maison d’édition de bande dessinée japonaise qui m’a téléphoné à plusieurs reprises pour parler de ce projet. Je pensais que c’était une plaisanterie, mais ils m’ont ensuite envoyé une des bandes dessinées qu’ils ont produite sur (l’investisseur) George Soros et je me suis dit qu’ils devaient être sérieux.

Alors quand ils m’ont demandé si je voulais bien coopérer et raconter mon histoire pour la bande dessinée, j’ai accepté. Le caricaturiste a alors commencé à faire un travail de recherche intensive. J’étais stupéfait par la quantité de détails qu’il a pu réunir.  Il a probablement rassemblé plus d’informations sur moi que je n’en avais moi-même connaissance et il a produit la bande dessinée en japonais. Vous savez, au Japon, ils les appellent les « mangas » et il y en a pour les adultes et pour les enfants. En fait, je pense qu’au Japon, les bandes dessinées pour adultes sont probablement plus importantes que celles pour enfants. Puis ils l’ont publiée et, bien entendu, elle a été traduite en anglais, en allemand, en arabe et dans d’autres langues. C’est comme ça qu’elle a vu le jour. C’est une histoire assez intéressante.

Keith Damsell :

D’après ce que je sais, une autre bande dessinée sur un autre sujet et impliquant une équipe avec laquelle vous travaillez sur l’intérêt composé est en marche. Pouvez-vous nous parler un peu de ce projet ?

Mark Mobius :

Je me suis rendu compte qu’il y a un énorme besoin en éducation financière aux États-Unis et ailleurs dans le monde.  La plupart des gens ne s’intéressent pas vraiment au monde financier. C’est ennuyeux pour beaucoup de personnes. Alors je me suis dit qu’on pouvait rendre cela intéressant et ludique en même temps. C’est pourquoi j’ai décidé de me joindre à un groupe pour faire une bande dessinée — juste pour le plaisir. Elle concerne l’intérêt composé, mais elle a lieu dans un contexte de type livre de conte. Et c’est intéressant, car un de mes jeunes neveux la lit actuellement et je sais que ça le passionne. J’aimerais qu’il me fasse part de ses commentaires quand il aura fini.

Keith Damsell :

Merci beaucoup Mark d’avoir pris le temps de nous répondre. C’est toujours un plaisir de parler avec vous et j’espère que l’occasion se reproduira bientôt.

Mark Mobius :

Merci, avec plaisir.

Animateur/Richard Banks :

Malheureusement, cet épisode touche à sa fin. Mais avant de vous quitter, nous aimerions vous laisser une source d’inspiration.

Tout à l’heure, nous avons demandé à Mark de nous donner quelques sages conseils pouvant aider toute personne qui essaie de bâtir sa carrière.

Mark Mobius :

Je pense que dans chaque chose, l’important c’est d’aimer ce que l’on fait. Si vous êtes malheureux et que ce que vous faites ne vous intéresse pas vraiment, cessez de le faire. Partez et faites autre chose. Il faut aimer ce que l’on fait. C’est ça le plus important. Oubliez l’argent. Cela viendra. L’essentiel est de faire ce qui vous tient réellement à cœur.

Une autre chose importante est de garder l’esprit ouvert. Ne tirez aucune conclusion avant de disposer de tous les faits. Essayez d’apprendre un maximum et restez humble. N’essayez pas de tirer des conclusions fondées sur vos propres opinions ou préjugés. Soyez prêt à accepter de nouvelles idées. C’est extrêmement important. Je n’oublierai jamais, j’étais ami avec un gars du MIT qui avait lancé sa société de conseil et se consacrait à la consultation dans le domaine des emballages. Sur son bureau se trouvait une petite plaque métallique. Elle disait qu’un homme peut aller très loin et qu’il n’y a pas de limite à cela, à condition qu’il ne cherche pas la gloire. J’ai trouvé cela génial, car ça résume tout à fait sa réussite. C’était un consultant qui avait beaucoup de succès.

Animateur/Richard Banks :

C’est tout pour le moment. Si vous avez apprécié Talking Markets en compagnie de Franklin Templeton, vous pouvez en savoir plus en vous inscrivant sur iTunes, GooglePlay ou tout autre fournisseur de podcast de référence.

À la prochaine, pour de nouvelles perspectives de nos professionnels de l’investissement sur le terrain. À bientôt.

 Les commentaires, opinions et analyses de Mark Mobius sont présentés uniquement à des fins d’information et ne doivent pas être interprétés comme des conseils d’investissement individuels ou une recommandation visant à investir dans un titre ou à adopter une stratégie d’investissement. Les conditions économiques et de marché étant susceptibles d’évoluer rapidement, les commentaires, opinions et analyses sont valables à leur date de publication et peuvent changer sans préavis. Les présentes ne constituent pas une analyse exhaustive de tous les aspects importants d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un investissement ou d’une stratégie.

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