Nos aventures d’investissement dans les marchés émergents

Région MENA

Pourquoi la région MENA semble présenter une base plus solide

Alors que les économies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) s’adaptent à la réalité de la baisse durable des cours pétroliers, Dino Kronfol, directeur des investissements, stratégies de Sukuk mondiaux et obligations MENA, Franklin Templeton, et Bassel Khatoun, premier directeur général et directeur de la gestion de portefeuille, marchés frontières et MENA, au sein de Franklin Templeton Emerging Markets Equity, soulignent les raisons pour lesquelles les économies régionales reposent selon eux sur une base plus stable. Ils expliquent également pourquoi le paysage actuel pourrait s’avérer être un terrain fertile pour des opportunités potentielles, que ce soit au niveau des obligations ou des actions dans cette région.

Cet article est aussi disponible en : Anglais, Allemand

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) s’est montrée imprévisible l’an passé. Plusieurs pays arabes ont maintenu un embargo contre le Qatar, les tensions régionales avec l’Iran ont connu une escalade, et l’Arabie saoudite et l’Égypte ont continué à mettre en place des calendriers de réformes chargés.

Au beau milieu de toutes ces évolutions géopolitiques, nous pensons que les économies régionales reposent aujourd’hui sur des bases bien plus solides. Plus de trois ans après la chute des cours du pétrole en 2014, les dépenses gouvernementales ont baissé, les déficits se sont stabilisés, et une vague de réformes structurelles (de large ampleur, allant des dépenses et des taxes aux réformes économiques et sociales) semble déferler sur la région.

Sur la base de ces observations et d’autres développements positifs potentiels, nous pensons que l’environnement actuel pourrait s’avérer être un terrain fertile pour des opportunités potentielles, que ce soit au niveau des obligations du Conseil de coopération du Golfe (CCG)[1] ou des actions MENA. Nous estimons en effet que ces deux classes d’actifs ont été négligées.

Néanmoins, certains problèmes persistent dans de nombreuses économies MENA, comme la rétrogradation de la note de crédit du Bahreïn en raison du manque de clarté de ses stratégies gouvernementales pour réduire les déficits publics, l’incapacité du Sultanat d’Oman à réduire la masse salariale de la fonction publique et l’impact économique de l’embargo contre le Qatar mentionné précédemment.

Bien que nous prévoyions le développement continu du marché de capitaux en Arabie saoudite et son ouverture aux capitaux étrangers, l’avenir de ce pays semble incertain, et nous attendons de voir l’impact à long terme de ses dernières réformes. L’Égypte a également mis en place un programme de réformes ambitieux impliquant une réduction des taux d’intérêt et une nouvelle suppression des subventions cet été.

Néanmoins, les dernières réformes structurelles continuant à un rythme très encourageant quasi sans précédent, nos perspectives sur les marchés actions et obligataires restent constructives.

Selon nous, les deux dernières années ont mis en évidence combien une réponse « adéquate » à la baisse des cours pétroliers est bien plus importante que le prix du baril. La majorité des états du CCG par exemple ont d’importantes réserves financières, ce qui leur donne amplement le temps, dans un contexte de fluctuation des cours du pétrole, de réfléchir à une réaction politique appropriée et de la mettre en œuvre. L’effondrement des cours pétroliers en 2014 a tiré la sonnette d’alarme pour les gouvernements du CCG, qui se reposaient excessivement sur les prix élevés de l’or noir. Ceux-ci ont dès lors dû trouver d’autres sources de revenu et réduire le gonflement des coûts. Les gouvernements continuent de maintenir et de mettre œuvre ces programmes de réforme afin d’asseoir leur économie sur des bases plus stables.

Les marchés de capitaux dans les pays du CCG se sont développés plus rapidement que ne le pensaient les observateurs, car les gouvernements ont su redéfinir leurs priorités de dépenses lorsque les cours pétroliers ont chuté. Selon nous, cet état de fait s’explique par la réaction politique ciblée et efficace aux prix du baril.

D’un point de vue obligataire, il a pu échapper à certains investisseurs que la région CCG était un important émetteur de dette souveraine des marchés émergents, qui devient un composant de plus en plus important sur les marchés obligataires mondiaux.

Nous en faisons notre cheval de bataille depuis un certain temps. Étant donné que les pays du CCG diversifient leurs économies pour réduire leur dépendance historique aux carburants fossiles, la voie est libre sur le marché international de la dette. Avec une dette s’élevant au total à plus de 320 milliards USD et 87 % d’obligations libellées dans la plupart des devises étrangères (essentiellement en dollars américains), nous pensons que le marché obligataire CCG est un secteur d’investissement attrayant.

L’attention se porte à nouveau sur la croissance

Certains gouvernements du CCG ont continué à s’adapter aux mutations de l’environnement économique et politique. L’entrée potentielle de l’Arabie saoudite dans l’indice MSCI Emerging Markets (EM)[2] et l’introduction en bourse de Saudi Aramco nous donnent de nombreuses raisons d’envisager l’avenir avec optimisme.

Les titres dans la région MENA se négocient à l’heure actuelle à 12,5x les bénéfices de cette année, [3]soit à une valeur inférieure à leurs propres valorisations historiques. Bien que l’Arabie saoudite ne fasse pas partie d’un indice de marchés émergents pour le moment, les titres MENA s’échangent en dessous des valorisations des marchés émergents auxquelles ils étaient historiquement négociés avec une prime.

Néanmoins, pour être reclassée au statut de pays émergent, l’Arabie saoudite devra faire en sorte que son marché actions soit en conformité avec les normes boursières internationales. De notre point de vue, l’intégration de l’Arabie saoudite dans l’indice pourrait être un critère clé pour une introduction en bourse réussie de la compagnie pétrolière publique Saudi Aramco, ce qui améliore nettement les perspectives pour la région. Comme la majorité des surclassements de marchés émergents, la période de 1 à 2 ans précédant l’obtention du statut officiel pourrait entraîner l’afflux de capitaux étrangers dans le marché actions de l’Arabie saoudite. Qui plus est, une entrée réussie dans l’indice serait le signe que la région MENA ne se trouve plus à la périphérie des investissements des marchés émergents, mais bien au cœur du mouvement.Nous pensons que de nouvelles réformes continueront à renforcer la confiance des investisseurs dans la région CCG, stimulant de fait les bénéfices des sociétés.

En faisant l’inventaire du paysage des investissements dans toute la région MENA, il nous apparaît clairement que cette zone a atteint un point d’inflexion important. Bien que certains pays de cette région ne soient pas complètement sortis d’affaire pour le moment, un cours pétrolier plus élevé et plus stable ainsi qu’une amélioration des bénéfices nous donnent des raisons d’envisager l’avenir avec optimisme.

Selon nous, la clé pour véritablement engager la région sur la voie d’une croissance économique sans bornes sera l’approbation de l’entrée de l’Arabie saoudite dans l’indice MSCI EM, qui aura probablement lieu cette année. Nous pensons que 2018 sera une année charnière pour la région, et vraisemblablement pour l’économie mondiale dans son ensemble.

Les commentaires, opinions et analyses du présent document sont communiqués à titre d’information uniquement ; ils ne sauraient être considérés comme un conseil d’investissement individuel ou comme une recommandation d’investir dans un quelconque titre ou d’adopter une quelconque stratégie d’investissement. Les conditions économiques et de marché étant susceptibles d’évoluer rapidement, les commentaires, opinions et analyses sont valables à leur date de publication et peuvent changer sans préavis. Les présentes ne constituent pas une analyse exhaustive de tous les aspects importants d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un investissement ou d’une stratégie.

Quels sont les risques ?

Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. Les investissements dans des titres étrangers comportent des risques spécifiques, comme les fluctuations de change, l’instabilité économique et l’évolution de la situation politique. Les investissements dans les marchés émergents, dont les marchés frontières constituent un sous-ensemble, impliquent des risques accrus liés aux mêmes facteurs, en plus de ceux associés à la taille réduite de ces marchés, à leur moindre liquidité et à l’absence de cadres juridiques, politiques, commerciaux et sociaux établis pour soutenir les marchés boursiers. Étant donné que ces cadres sont généralement encore moins développés sur les marchés frontières, entre autres facteurs, notamment le potentiel accru de volatilité extrême des prix, l’illiquidité, les barrières commerciales et les contrôles des changes, les risques associés aux marchés émergents sont amplifiés sur les marchés frontières. Les cours des actions fluctuent, parfois de manière rapide et spectaculaire, en raison de facteurs affectant les entreprises individuelles et certains secteurs ou sous-secteurs, ou du fait des conditions générales de marché. Les prix des obligations évoluent généralement dans le sens opposé des taux d’intérêt. Ainsi, lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur d’un portefeuille obligataire peut reculer.

Pour recevoir d’autres articles de Franklin Templeton par e-mail, abonnez-vous au blog Aventures dans les pays émergents.

Pour recevoir des informations abrégées sur l’investissement, suivez-nous sur @FTI_Emerging et sur LinkedIn.

[1] Le Conseil de coopération du Golfe est une alliance entre six pays du Moyen-Orient : Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis (EAU).

[2] L’indice MSCI Emerging Markets reflète les moyennes et grandes capitalisations de 24 pays émergents. La représentation de la région MENA dans l’indice comprend actuellement le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Égypte. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou frais de vente. MSCI n’offre aucune garantie et décline toute responsabilité quant aux données MSCI reproduites dans le présent document. Aucune redistribution ou utilisation n’est autorisée. Ce rapport n’est ni établi ni approuvé par MSCI. Mentions et conditions importantes du fournisseur de données disponibles sur www.franklintempletondatasources.com.

[3] Les bénéfices de la région MENA se réfèrent aux moyennes pondérées de la capitalisation de marché des rapports cours/bénéfices estimés pour 2018 des indices pays correspondants de Standard and Poor’s de 10 pays : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Bahreïn, Oman, Égypte, Maroc, Jordanie, Tunisie et indice pays MSCI pour le Liban. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou droits d’entrée. Rien ne garantit que les prévisions, les projections ou les estimations se révèleront exactes.

Leave a reply

Votre e-mail ne sera pas publié. Les champs obligatoires sont marqués