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Après des mois de campagne, le parti du Premier ministre Narendra Modi, le BJP (Bharatiya Janata Party), est sorti victorieux des élections législatives en Inde et assure ainsi un second mandat au Premier ministre. Une fois encore, le BJP a obtenu une large majorité au parlement indien.
Selon nous, la réaction positive des marchés devrait rester plutôt limitée dans la mesure où la victoire du BJP semblait déjà largement anticipée. Même si les réformes économiques promises par Narendra Modi ne se feront pas sans rencontrer d’obstacles, ce dernier devrait peser de tout son poids pour assurer la continuité de sa politique.
Selon nous, le BJP devrait respecter ses promesses électorales une fois l’agitation retombée à New Delhi. Le programme de Narendra Modi prévoyait une augmentation de 1 440 milliards de dollars des investissements en infrastructure et une injection de 10,5 milliards de dollars de liquidités dans le secteur agricole. En effet, la faiblesse des prix des productions agricoles est devenue très préjudiciable pour les agriculteurs et face à leur colère croissante, Narendra Modi s’est engagé à doubler leurs revenus d’ici 2022.
Il a également dévoilé ses plans visant à continuer la simplification de la taxe sur les produits et services (TPS), à retirer certains produits de la liste des articles assujettis au taux plus élevé de 28 %, et à accroître les investissements dans les infrastructures, ce qui pourrait créer de nouveaux emplois. Selon nous, les politiques mises en place sous son administration sont maintenant suffisamment bien établies pour résister aux obstacles susceptibles de surgir à court terme. Nous pensons que le résultat de ces élections pourrait aider l’économie à maintenir une certaine stabilité budgétaire.
Passer outre le bruit des élections
Nous pensons que les investisseurs devraient se concentrer sur les fondamentaux économiques et sur l’amélioration des bénéfices, éléments qui nous amènent à être optimistes quant aux perspectives à long terme de l’Inde.
Un ralentissement mondial de la croissance pourrait affecter les pans de l’économie indienne davantage dépendants des exportations. Cependant, la hausse de la consommation intérieure a rendu l’économie indienne moins tributaire du secteur des exportations. Selon nous, l’Inde devrait être moins vulnérable aux facteurs défavorables internationaux.
Les fondamentaux économiques, comme la démographie favorable, l’investissement dans les infrastructures, l’augmentation de la consommation urbaine et la hausse des niveaux de revenu, continuent de stimuler la croissance indienne.
La poursuite des investissements dans les infrastructures
Un certain nombre des réformes mises en place par Narendra Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014 ont soutenu la croissance économique de l’Inde, et l’élan donné en matière d’infrastructure devrait selon nous se poursuivre. Nombreuses sont les initiatives qui sont menées au niveau de l’État, dont les ressources ont contribué à l’ambitieux programme de Modi sur les infrastructures, en particulier pour les transports comme les routes, les chemins de fer, les voies navigables et les aéroports.
Les efforts du Premier ministre en matière d’infrastructure pour améliorer la gestion de l’eau constitueront également une étape cruciale dans le développement de plusieurs villes. Cela implique l’installation d’infrastructures qui peuvent produire de l’hydroélectricité à partir de grands barrages et fournir une irrigation fiable pour les terres.
Nous avons également constaté des signes qui pourraient se traduire par une augmentation des investissements des entreprises via la hausse de l’utilisation des capacités de production, ce qui indique la présence d’une demande dans l’économie. En effet, une plus grande utilisation des capacités de production conduit généralement à une certaine expansion des entreprises en réponse à une demande croissante.
Un nombre de plus en plus important d’entreprises étrangères cherchent à accroître ou ont déjà augmenté leurs capacités de production en Inde. C’est en partie le résultat de l’initiative « Make in India », lancée par Modi, mais c’est également pour elles une manière de diversifier les chaînes d’approvisionnement et de s’éloigner des préoccupations commerciales entourant les produits fabriqués en Chine. La hausse des demandes de prêts devrait permettre à certaines banques de se renforcer, d’autant plus que le secteur des services financiers se remet d’une période de prêts douteux et d’un effet de levier excessif.
Un environnement favorable aux actions indiennes
Ces dernières années, nous avons observé un changement structurel dans la manière dont les ménages perçoivent l’épargne et l’investissement. Ils sont nombreux à ne plus recourir uniquement à des actifs physiques comme l’or ou l’immobilier.
Ce changement se reflète d’ailleurs directement dans l’augmentation des flux de capitaux vers les actions domestiques. Nous ne nous attendons pas à ce que cela se poursuive à un rythme aussi soutenu, mais nous pensons néanmoins que davantage de gens vont s’intéresser à d’autres actifs que l’or et l’immobilier compte tenu de la progression de l’éducation sur la finance et l’investissement.
De plus, le pays compte une classe moyenne de plus en plus importante disposant d’un revenu plus élevé et d’un meilleur accès aux produits financiers. Selon nous, la financiarisation de l’épargne pourrait favoriser un environnement propice pour les actions indiennes domestiques.
Nous continuons de voir des opportunités structurelles au-delà de la croissance de la consommation et de la modernisation des infrastructures. Nous avons également assisté à une réorganisation au sein de grands secteurs, comme celui des télécommunications, suite à une consolidation massive qui n’a pas laissé d’autre choix aux plus petites entreprises que de fusionner ou de quitter l’industrie. La même chose s’est produite avec les grandes entreprises de l’industrie du ciment, ne laissant sur le marché qu’une poignée de grands acteurs. Selon nous, la taille et la force de frappe de ces acteurs privés pourraient soutenir leurs marges et stimuler le cours de ces actions en particulier.
En cinq ans, Narendra Modi a transformé le paysage économique indien. À l’aube de son second mandat, l’Inde devrait selon nous poursuivre son développement comme l’une des économies émergentes ayant la croissance la plus rapide au monde.
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