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L’inclusion de l’Arabie Saoudite dans l’indice MSCI Emerging Markets (EM)1 est une nouvelle victoire éclatante pour les marchés de capitaux du Royaume et une étape significative pour toute la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (MENA). L’effet de halo dû à la mesure de MSCI, qui fait suite à des reclassifications similaires opérées par les fournisseurs d’indice FTSE Russell et S&P Dow Jones plus tôt dans l’année, aura des répercussions dans les salles de marché de toute la région au moment où la région MENA devient une destination d’investissement qui ne peut plus être ignoré.
À de nombreux égards, le nouveau statut de marché émergent conféré à l’Arabie Saoudite devrait être considéré comme une nouvelle étape importante dans l’évolution de son marché boursier. La poursuite de l’expansion économique et le renforcement des investissements étrangers devraient, selon nous, nourrir son ambition de disposer d’un marché boursier plus profond et plus dynamique.
L’élévation de l’Arabie Saoudite au rang de marché émergent est la conséquence d’un certain nombre de modifications et d’améliorations apportées à l’infrastructure de son marché boursier. En tout premier lieu, nous avons été impressionnés par le rythme auquel les réformes internes ont été menées au sein du Royaume. Comme sur d’autres petits marchés émergents, nous avons assisté à de nombreuses modifications sociales et économiques.
Tandis que les fondamentaux économiques de l’Arabie Saoudite restent solides, de nombreux événements qui se sont déroulés depuis le début de l’année 2019 nous donnent à penser que le Royaume est en pleine période de redressement. Par exemple, le succès de Saudi Aramco et les récentes émissions d’obligations internationales du gouvernement soulignent la capacité de l’Arabie Saoudite à attirer des capitaux, et donc des investisseurs étrangers. Des projets gouvernementaux ont été rétablis dans le pays, et les chiffres de la consommation, par exemple les données des points de vente électroniques ou encore le total des transactions par carte de crédit, sont également en hausse. Tous ces facteurs réunis ont contribué à apaiser les craintes des investisseurs et concourent à la performance globale du marché.
La promotion au rang de l’indice MSCI EM est, d’après nous, le prochain événement transformateur pour l’Arabie Saoudite en matière de liquidités. Sachant cela, nous continuons à apprécier des secteurs qui sont concernés par le formidable redressement du Royaume, y compris des banques et des entreprises du secteur de la consommation discrétionnaire.
Nous anticipons une probable progression significative des flux étrangers résultant de l’inclusion de l’Arabie Saoudite dans l’indice MSCI EM. Plus de 8,6 milliards de dollars ont déjà trouvé leur place sur le marché cette année. Ces fonds proviennent d’investisseurs institutionnels internationaux, notamment de flux passifs à hauteur de plus de 2,5 milliards de dollars par le biais d’ETF. Au total, nous prévoyons que 6,5 milliards de dollars en flux devraient dans un premier temps affluer sur le marché au premier jour de l’intégration de l’Arabie Saoudite au MSCI le 28 mai, et 40 milliards de dollars globalement (en raison de la pondération de 2,7 % de l’Arabie Saoudite dans l’indice MSCI EM).2
Si l’introduction en bourse de Saudi Aramco devait se faire en 2021, comme le suggèrent certains médias, la représentation du Royaume dans l’indice MSCI EM pourrait pratiquement doubler. Les niveaux de propriété étrangère sur le marché boursier saoudien atteignent désormais une proportion record de 3,2 %, hors participations stratégiques, ce qui est encourageant, mais toujours faible par rapport aux autres marchés émergents.
Pour l’avenir, nous estimons que l’« effet de halo » résultant de l’inclusion de l’Arabie Saoudite dans l’indice MSCI EM se répercutera sur les bourses de la région MENA, ce qui rendra l’allocation grandissante de la région suffisamment importante pour que les investisseurs internationaux se mettent à y prêter attention. En bref, nous pensons que les investisseurs internationaux auront de plus en plus de mal à contourner cette région. À ce jour, la région MENA ne représente que 1,8 % de l’indice MSCI EM, à travers les Émirats Arabes Unis, le Qatar et l’Égypte.
Avec l’inclusion de l’Arabie Saoudite, cette part de l’indice augmentera considérablement, passant à près de 4,5 % après la deuxième phase de l’inclusion en août. De surcroît, il est fort probable que MSCI relève également le statut du Koweït au niveau de marché émergent le mois prochain. Les attentes quant à une telle évolution ont déjà favorisé les bénéfices récents des titres koweïtiens. En cas de reclassification, nous nous attendons à la possibilité d’afflux passifs de plus de 2 milliards de dollars (et jusqu’à 10 milliards de dollars au total) sur le marché koweïtien.
Nous estimons que des événements importants liés aux liquidités, tels que des reclassifications opérées par des fournisseurs d’indice comme MSCI, FTSE Russell et S&P Dow Jones, rendent beaucoup plus convaincants les arguments qui plaident en faveur de la possession de titres de la région MENA. Avec une représentation dans des indicateurs comme l’indice MSCI EM, qui rivalise désormais avec ses homologues du Brésil, d’Afrique du Sud et d’Inde, la région MENA est véritablement parvenue au stade des investissements mondiaux. Nous pensons que l’« effet de halo » aura un vaste retentissement pour les investisseurs.
Les commentaires, opinions et analyses du présent document sont communiqués à titre d’information uniquement ; ils ne sauraient être considérés comme un conseil d’investissement individuel ou comme une recommandation d’investir dans un quelconque titre ou d’adopter une quelconque stratégie d’investissement. Les conditions économiques et de marché étant susceptibles d’évoluer rapidement, les commentaires, opinions et analyses sont valables à leur date de publication et peuvent changer sans préavis. Les présentes ne constituent pas une analyse exhaustive de tous les aspects importants d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un investissement ou d’une stratégie.
Quels sont les risques ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. Les investissements dans des titres étrangers comportent des risques spécifiques, comme les fluctuations de change, l’instabilité économique et l’évolution de la situation politique. Investir sur les marchés émergents, y compris dans la sous-catégorie des marchés frontières, comporte des risques accrus liés à ces mêmes facteurs, lesquels s’ajoutent aux risques liés à leur plus petite taille, à leur liquidité moins importante et à l’absence de cadre juridique, politique, commercial et social établi pour soutenir les marchés de valeurs mobilières. Les risques liés à l’investissement dans les marchés frontières sont encore supérieurs à ceux associés aux marchés émergents en raison du développement moins avancé des structures précitées, ainsi que du potentiel de forte volatilité des prix, de la liquidité insuffisante, des barrières commerciales et des contrôles sur les taux de change. Les prix des actions peuvent fluctuer, parfois de manière rapide et brusque, en raison de facteurs propres à des sociétés, industries ou secteurs spécifiques ou du marché dans son ensemble.
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- L’indice MSCI Emerging Markets reflète les moyennes et grandes capitalisations de 24 pays émergents. La représentation de la région MENA dans l’indice comprend actuellement le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Égypte. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou frais de vente. MSCI n’offre aucune garantie et n’assume aucune responsabilité à l’égard des données MSCI reproduites ici. Aucune redistribution ou utilisation n’est autorisée. Le présent rapport n’est ni préparé ni approuvé par MSCI. Mentions et conditions importantes du fournisseur de données disponibles sur www.franklintempletondatasources.com.
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