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Ne pas négliger les perspectives, en particulier à l’égard des marchés émergents. Malgré la confrontation commerciale sino-américaine, les échanges ont explosé sur les marchés émergents ces dernières années, la Chine ayant remplacé les États-Unis pour devenir la première destination mondiale des exportations en provenance des autres marchés émergents.1 Ce n’est pas la seule bonne nouvelle notable sur les marchés émergents.
Il y a 30 ans, les économies émergentes s’appuyaient essentiellement sur des exportations de matières premières. Ces exportations ont alimenté leur développement économique et la production manufacturière. Elles ont aussi contribué à la création de chaînes d’approvisionnement mondiales.
Depuis, les marchés émergents ont connu des réformes structurelles et amélioré leur cadre règlementaire, d’où une plus grande résilience observée. Par ailleurs, le renforcement de la demande intérieure a aidé bon nombre de ces pays à croître indépendamment des forces extérieures en présence.
Nous pensons toutefois qu’il reste des atouts sous-appréciés dans l’évolution des marchés émergents.
Des idées fausses persistent
Certaines hypothèses courantes à propos des marchés émergents ne nous semblent pas justifiées. Parmi les idées fausses qui circulent, les processus de production des biens manqueraient souvent d’éthique et de règlementation dans ces économies. De telles lacunes peuvent alimenter des craintes concernant la qualité des produits et la fiabilité du service.
Il peut y avoir une part de vérité dans ces appréciations sur certains marchés, mais ce n’est pas vrai pour l’ensemble d’entre eux. Nous dirions qu’il est important de savoir reconnaître l’effort règlementaire qui est conduit sur certains marchés émergents en vue d’améliorer l’environnement de marché.
En tant qu’investisseurs, nous les saluons ainsi que d’autres avancées sur un plan macro mais nous considérons également les titres individuels dans une perspective bottom-up.
La gouvernance d’entreprise est un élément important dans l’analyse des opportunités d’investissement des marchés émergents. Nous considérons des aspects comme la qualité de la gestion, la structure de l’actionnariat et l’historique de la conduite de l’activité. Nous entretenons également un dialogue actif avec la direction de l’entreprise et d’autres parties prenantes afin de surveiller les pratiques de gouvernance d’entreprise et, au besoin, de promouvoir des changements positifs.
Des sociétés progressistes axées sur la rémunération des actionnaires en Russie
À titre d’exemple, certaines évolutions règlementaires importantes dans ce pays nous ont amenées à reconsidérer les opportunités d’investissement offertes. Le gouvernement russe a mis en place des initiatives difficiles au plan politique, notamment des hausses d’impôt et la réforme des retraites, dans l’objectif d’augmenter la productivité par un accroissement des dépenses dédiées aux infrastructures, à la santé et à l’éducation.
Plusieurs politiques de dividendes progressistes et des solides programmes de rachats ont vu le jour en Russie ces derniers temps même si l’actualité a été largement dominée par les tensions géopolitiques entre les États-Unis et le gouvernement du pays. Au fil des années, nous avons œuvré aux côté des entreprises en matière de gouvernance. Elles ont ainsi accordé une priorité croissante à la rémunération des actionnaires
Innovation en Inde
Les marchés émergents avaient auparavant un modèle de croissance simpliste : produire et vendre à l’étranger. Certains proposaient de la main œuvre bon marché qui leur permettait de devenir des centres de production à bas coût. Cette situation soumettait souvent ces pays aux fluctuations des marchés développés auprès desquels ils exportaient.
Ce que l’actualité ne dit pas, c’est que les économies émergentes ont évolué. À mesure qu’ils se développent, leurs exportations « high-tech » grandissent pour répondre à la hausse de la demande mondiale.
En Inde par exemple, l’innovation est devenue une priorité. Sa stratégie nationale baptisée « Décennie d’innovations 2010-2020 » est un engagement à renforcer ses capacités sur le plan scientifique, technologique et de l’innovation. L’objectif est d’augmenter les dépenses de recherche et développement à 2 % du produit intérieur brut de l’Inde d’ici 2020. L’engagement du pays en faveur de l’innovation se retrouve également dans l’initiative « Make in India » destinée à soutenir le secteur manufacturier dans le pays.
Réalité environnementale au Brésil
Les pays émergents sont aussi partie prenante dans la production de sources d’énergie renouvelables.
Dans le secteur manufacturier brésilien par exemple, nous avons observé des progrès considérables de certaines entreprises par rapport aux questions environnementales qui commencent à influer sur les décisions économiques.
Un producteur brésilien de pièces détachées automobile a ainsi cherché à réduire sensiblement ses émissions de CO2 par l’introduction de biocarburants alternatifs (éthanol) dans ses moteurs à combustion interne. La société est même allée jusqu’à développer une solution pour améliorer la productivité de l’éthanol dans ses moulins à canne à sucre.
Ces avancées devraient améliorer l’utilisation des carburants renouvelables dans les véhicules du pays qui sont déjà pour la plupart équipés de moteurs bi-carburants, souvent de l’essence associée à de l’éthanol ou du méthanol.
Retenir les leçons du passé
Nous restons principalement centrés sur les fondamentaux des entreprises pour évaluer leurs perspectives à long terme au cas par cas.
Nous tendons à privilégier des sociétés capables d’une qualité supérieure dans la durée et offrant un potentiel à long terme. Nos équipes de terrain identifient les sources d’opportunité en s’appuyant sur notre portée d’atteinte en local, particulièrement utile pour envisager les opportunités potentielles sur des segments relativement sous-exploités du marché.
Nous pensons que les marchés émergents résistent mieux aujourd’hui qu’au cours des décennies précédentes. Ils sont ressortis renforcés des phases de crise économique du passé comme la crise financière asiatique de 1997 qui a frappé une grande partie du sud-est asiatique.
Nombre d’économies émergentes ont retenu les leçons du passé, constitué des réserves de liquidités et se sont diversifiées par rapport à la dette libellée en dollars US.
Conclusion
Les marchés émergents d’aujourd’hui ressemblent bien peu à ceux de 1989. Depuis cette époque, les marchés émergents se sont largement tournés vers l’extérieur tout en développant des relations commerciales plus fortes entre eux.
Nous pensons qu’investir sur les marchés émergents revient à savoir percevoir le décalage entre la perception et la réalité. Nous encourageons les investisseurs à étendre leur vision au-delà des gros titres pour comprendre en quoi les marchés émergents sont devenus des économies indépendantes qui savent résister.
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1. Source : Intracen, décembre 2018