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La propagation de la COVID-19 ayant ralenti ces derniers mois, les décideurs politiques et les marchés commencent à négliger les besoins immédiats de la crise sanitaire pour se recentrer sur l’économie. Nous constatons un endiguement du coronavirus, tant sur les marchés développés que sur les marchés émergents, bien que les progrès soient inégaux, et les économies du monde entier commencent à se rouvrir.
Le consensus table sur la mise à disposition d’un vaccin dans au moins 12 à 18 mois, alors les pays devront, dans l’intervalle, recommencer à fonctionner efficacement, que ce soit d’un point de vue sanitaire, social ou de gouvernance. Les conséquences économiques à long terme — d’une portée considérable — des fermetures deviendront également plus claires et devront être gérées.
Aucun pays ne dispose de modèle clair à suivre pour faire face à cette crise, mais il a été démontré que plusieurs facteurs permettent de la contenir avec succès. L’élaboration de politiques décisives, associée à une exécution efficace, a été cruciale, tout comme la cohésion sociale et la résilience économique.
À l’horizon 2021 et au-delà, nous pensons que ces caractéristiques aideront les pays à traverser la crise immédiate, tandis que les économies et les entreprises disposant d’avantages comparatifs durables résisteront à ce qui sera probablement une période prolongée de faibles performances économiques.
Plaidoyer en faveur des marchés émergents
La crise a mis en évidence les atouts des marchés émergents, que ce soit en termes de systèmes sociaux, de gouvernance et de soins de santé, ou de réformes fiscales et d’entreprises qu’ils ont menées au cours des deux dernières décennies. Les solides bilans des marchés émergents se sont avérés être une source de résilience, et nous pensons que cela va continuer.
Avant que l’ampleur de la crise ne devienne évidente, on s’attendait à ce que la Chine mette en œuvre l’un des plus importants plans de relance budgétaire et monétaire parmi les grandes économies du monde. Pourtant, ce sont les pays développés qui ont déployé des mesures de relance sans précédent — bien au-delà de ce que nous avons vu lors de la crise financière mondiale —, bien qu’il reste à déterminer comment ces mesures seront finalement remboursées.
La reprise des marchés émergents a été plus mesurée, en partie en raison des moindres moyens disponibles dans certains pays, tandis qu’une marge de manœuvre plus importante est préservée dans d’autres pays pour réaliser d’autres actions. Les mesures de soutien mises en place par les gouvernements ont été assez limitées sur les marchés d’Asie de l’Est qui ont habilement géré la pandémie, comme la Corée du Sud et Taïwan, tandis que la Chine dispose d’amples munitions pour des dépenses supplémentaires, qui bénéficieront aux infrastructures de l’ancienne et de la nouvelle économie.
L’avenir en marche
Les tendances structurelles qui stimulent les opportunités dans les marchés émergents se sont accélérées en raison de la crise. En effet, l’avenir est en marche. Cela renforce notre optimisme dans les économies et les entreprises qui profitent de cette évolution de la classe d’actifs.
Nous nous sommes concentrés sur trois nouvelles réalités identifiées dans les marchés émergents. La première est leur résilience institutionnelle accrue. Les entreprises de nombreux marchés émergents sont entrées dans la crise avec des bilans plus solides que ceux des pays développés — les niveaux de trésorerie nets autrefois considérés comme inefficaces se sont avérés prudents. Des pays tels que le Brésil, l’Inde, la Chine et la Corée du Sud ont bénéficié de réformes institutionnelles au cours des années passées, entrant dans cette crise avec des bases plus solides et une plus grande flexibilité budgétaire que par le passé et que leurs pairs occidentaux — ce qui est également de bon augure pour la reprise.
Deuxièmement, la nature des économies émergentes a changé. Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à une transformation des secteurs cycliques et de la dépendance à l’égard de la demande étrangère pour favoriser la consommation intérieure et les technologies. La contribution du commerce à l’économie chinoise a diminué de moitié par rapport à son niveau record, de sorte que la Chine n’est plus dépendante d’une reprise des économies occidentales.
La troisième réalité est centrée sur l’innovation et la notion de marchés émergents qui « devancent » le monde développé en termes d’infrastructures et de modèles d’entreprise. Nous avons vu ce phénomène se développer dans des domaines tels que les télécommunications mobiles, le haut débit, le commerce électronique et les paiements électroniques, et plus récemment dans de nouveaux domaines tels que l’éducation et les soins de santé, dans un contexte de confinement. Ces modèles d’entreprise sont particulièrement adaptés aux structures des marchés émergents et bénéficient d’un taux de données disponibles supérieur à un coût nettement inférieur dans des pays tels que la Chine et l’Inde.
Les nouveaux modèles d’entreprise ont également eu un impact sur la culture populaire occidentale. Par exemple, TikTok, la plateforme de streaming vidéo appartenant à la société privée chinoise ByteDance, a contribué à galvaniser le débat sur les questions sociales aux États-Unis et dans d’autres parties du monde. La croissance de l’audience déjà forte de TikTok, dont le directeur général est américain, s’est considérablement accélérée cette année. Une série d’entreprises des marchés émergents qui, à l’origine, ciblaient les besoins intérieurs, trouvent aujourd’hui un écho et un regain d’intérêt dans le monde développé.
Opportunités pluriannuelles
La Corée du Sud incarne une grande partie de ces nouvelles réalités des marchés émergents. Son économie a subi une restructuration importante, et sa situation budgétaire et les bilans des entreprises sont plus sains qu’auparavant. Le pays est également très branché sur la « nouvelle économie », avec des entreprises d’envergure internationale dans le domaine du matériel (en particulier les semi-conducteurs et les batteries) et de l’internet. Dans un monde post-pandémie, le big data, le travail à distance, le cloud computing et divers autres domaines vont entraîner une demande accrue de semi-conducteurs.
L’industrie pharmaceutique indienne est un autre leader mondial. Si les soins de santé primaires en Inde sont mal classés, le secteur pharmaceutique possède néanmoins un fort capital intellectuel et présente une envergure considérable, de sorte que les entreprises indiennes constituent l’épine dorsale de la production mondiale de vaccins. Les grandes entreprises américaines et européennes qui développent les vaccins contre la COVID-19 reçoivent — et ont besoin — d’un soutien de la part d’entreprises indiennes pour produire les volumes requis dans le futur. Le fait que les gros titres des journaux portent actuellement sur la gestion de la pandémie en Inde risque d’occulter les progrès réalisés dans d’autres domaines, comme cela est souvent le cas dans le monde émergent. Les marchés émergents ont des atouts sous-jacents qui ne sont pas toujours bien connus, et c’est là que réside l’opportunité pour les investisseurs.
Relations entre la Chine et les États-Unis : le pragmatisme prévaudra
La nature des relations entre les États-Unis et la Chine a changé, tant au niveau politique qu’économique. Le fait que Washington considère la Chine comme une superpuissance rivale a modifié l’orientation politique : l’administration actuelle adopte une approche plus pointue qu’auparavant, qui devrait persister.
L’élection présidentielle américaine a également un impact considérable sur la rhétorique du pays : le gouvernement américain a exprimé son mécontentement à l’égard de la Chine à diverses occasions ces dernières semaines, mais aucune action politique majeure n’a été prise. Il est clair que les États-Unis veulent adopter une position ferme à l’égard de la Chine, mais ils doivent également poursuivre une relation économique hautement bénéfique pour les deux parties ; l’interconnexion des entreprises et des consommateurs au niveau mondial signifie qu’aucun des deux pays ne peut se permettre de couper les vivres à l’autre.
La rhétorique restera probablement vive à l’approche des élections, mais une fois passées, et à mesure que la force de la reprise économique américaine sera plus évidente, le ton devrait s’améliorer. Les entreprises américaines qui ciblent le marché intérieur chinois ou qui fabriquent dans le pays auront du mal à s’assurer d’autres sources crédibles et durables d’offre ou de demande, ce qui laisse présager une approche plus pragmatique des relations américano-chinoises, marquée toutefois par un ton plus hostile.
Les risques géopolitiques sont tout à fait normaux pour les investisseurs des marchés émergents. Bien que nous tenions continuellement compte de ces considérations dans nos décisions d’investissement, les fondamentaux de l’entreprise et la durabilité des bénéfices, ainsi que la combinaison irréfutable de la démographie et du potentiel de croissance à long terme, revêtent une importance bien plus grande.
Environnemental, Social et Gouvernance (ESG) : plus important que jamais
L’engagement des entreprises est un élément crucial de l’investissement sur les marchés émergents. Nous ne cessons de mettre l’accent sur l’amélioration du comportement des entreprises et une meilleure compréhension de leurs responsabilités envers toutes les parties prenantes dans le cadre de la gestion des capitaux de nos clients.
L’engagement sur les marchés émergents a changé de tonalité : les entreprises qui appliquaient auparavant une approche étroite et stricte en termes de rendements adoptent désormais des mesures plus accommodantes. Dans des pays tels que la Corée du Sud, l’Afrique du Sud et le Brésil, les entreprises mettent davantage l’accent sur les questions ESG. Nous avons vu de grandes entreprises sud-coréennes s’excuser publiquement pour des erreurs de gouvernance et gérer leurs bilans plus efficacement en restituant des capitaux aux actionnaires. Les rapports ESG sont devenus obligatoires dans certains pays, une tendance qui devrait se poursuivre dans le reste du monde.
Le débat sur les critères ESG évolue encore dans le contexte de la pandémie, avec un accent plus marqué sur l’impact social des politiques. De nombreux gouvernements soutiennent l’emploi, tandis que les entreprises sont plus conscientes des risques que représentent les licenciements pour leur réputation. L’ESG est devenu plus important, les entreprises le considérant comme essentiel pour une performance commerciale durable. Ce « delta » de l’amélioration des critères ESG dans les marchés émergents est une nouvelle source d’impulsion favorable aux perspectives à long terme de cette classe d’actifs au moment de la sortie de crise mondiale.
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