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Trois choses auxquelles nous réfléchissons aujourd’hui
- Plusieurs raisons justifient à notre sens un certain optimisme à l’égard des marchés émergents, dans le scénario d’une présidence Biden combinée à un Sénat républicain aux États-Unis. Premièrement, nous pensons que ce résultat électoral est susceptible de limiter plus durablement la hausse des taux d’intérêt américains et par conséquent d’affaiblir le dollar américain, induisant de ce fait des flux de fonds vers les marchés émergents, ce qui serait encore plus bénéfique pour ces pays. Deuxièmement, on peut s’attendre à un certain assouplissement de l’attitude politique vis-à-vis de la Chine. Une administration Biden pourrait s’accompagner d’une certaine amélioration de la relation entre la Chine et les États-Unis et d’une sorte de trêve entre les deux pays. Nous estimons que l’incertitude commerciale pourrait s’atténuer et la politique étrangère gagner en souplesse. Si cela devait se produire, nous avons le sentiment que l’impact positif devrait se répercuter progressivement sur les autres pays émergents. Enfin, Joe Biden est très largement considéré comme faisant partie de l’establishment mondialiste, de sorte que son élection pourrait signaler un potentiel retour des États-Unis parmi les signataires de traités multilatéraux tels que l’Accord de Paris ou le Partenariat Trans-Pacifique. Les marchés émergents pourraient également bénéficier de l’entrée des États-Unis dans des organisations multinationales et gouvernementales. Dans l’ensemble, les marchés émergents tiennent bon et devraient bénéficier de la victoire de Biden, notamment via l’amélioration des relations et la conclusion de nouveaux accords commerciaux.
2. Alors que certains pays ont fait marche arrière par rapport à la mondialisation, tous ne sont pas désireux de perturber les relations commerciales existantes. En fait, beaucoup continuent à rechercher de nouveaux accords commerciaux, approfondissant ainsi leur intégration avec les autres. Nombreux sont ceux qui reconnaissent les avantages du libre-échange et la nécessité de disposer d’organisations fondées sur des règles pour régir les accords commerciaux. Le 15 novembre, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les dix États membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) ont signé le partenariat économique régional global (PERG), qualifié par certains de « plus grande zone de libre-échange du monde ». Le PERG représente un important bloc commercial régional, qui couvre environ 30 % de la population mondiale et représente près de 30 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Les membres prévoient de réduire à zéro les droits de douane sur 90 % des produits au cours de la prochaine décennie, ce qui favorisera les échanges au sein du bloc. Au-delà des réductions des droits de douane prévues, nous gardons un oeil sur le statut des barrières non douanières. Les pays moins développés de l’ANASE pourraient voir leurs importations augmenter et leurs exportations diminuer à la suite de la signature du PERG, car il leur sera difficile de développer la capacité de production et/ou les connaissances nécessaires pour concurrencer des pays plus grands, comme la Chine. Alors que la dynamique économique mondiale reste bridée par la pandémie de COVID-19, ce nouveau partenariat vise à donner un coup de fouet à la croissance.
3. Les chaînes logistiques internationales subissent une pression croissante depuis quelques années. La rivalité sino-américaine s’étend désormais du commerce à la technologie, et nous voyons apparaître une situation « un monde, deux systèmes » dans laquelle les considérations géopolitiques dominent de plus en plus l’évolution des tendances technologiques et commerciales. Les entreprises au coeur de la production mondiale de matériel technologique, qui fournissent des produits essentiels à la Chine comme aux États-Unis, seront sans doute celles qui devront s’adapter le plus. En tant qu’investisseurs actifs et engagés, nous recensons trois caractéristiques susceptibles de faciliter la réussite : la propriété intellectuelle, l’amélioration de la dynamique concurrentielle et la diversification mondiale. Les fonderies de semiconducteurs profitent des thèmes structurels qui déterminent la demande mondiale en puissance de calcul et ne sont pas tributaires de la réussite d’entreprises particulières, qu’elles soient chinoises ou américaines. Le leadership technologique a créé un cercle vertueux d’augmentation des parts de marché, qui finance la recherche et le développement et alimente des dépenses d’investissement accrues. Si les sanctions et les droits de douane imposés par les États Unis ont nui à la compétitivité de certaines entreprises technologiques chinoises, ils ont permis à d’autres entreprises d’augmenter leurs parts de marché internationales dans les smartphones et les équipements pour réseaux de cinquième génération (5G). Par ailleurs, avec la fragmentation des chaînes logistiques, les entreprises qui possèdent déjà des capacités de production dans le monde entier vont probablement faire preuve d’une plus grande résilience et adaptabilité.
Perspectives
Les récentes annonces sur le vaccin contre la COVID 19 signalent pour la plupart des marchés émergents un retour à la normale économique plus tôt qu’initialement prévu, malgré la résurgence des cas de COVID 19 dans de nombreux marchés développés. Le lancement des programmes de vaccination l’année prochaine devrait selon nous impulser une accélération de l’activité économique. Dans le même temps, les pays ont semblé raisonnablement bien faire face à la récente poussée des contaminations, ce qui laisse espérer un impact économique moins grave que lors de la première phase de confinement.
Le raffermissement des perspectives économiques s’est traduit par une rotation sectorielle et par l’amélioration des performances d’un nombre nettement plus important de titres. À plus long terme, cependant, le concept de rotation entre résilience et vulnérabilité nous semble plus important. Nous recherchons des entreprises opposant une certaine résilience aux perturbations économiques et autres. Le bouleversement numérique, en particulier, est une tendance que nous continuons d’observer dans toute un éventail de secteurs des marchés émergents. Cela nous a amenés à privilégier les sociétés dotées d’avantages concurrentiels bien établis dans les domaines de la technologie et de l’innovation.
Les principaux marchés émergents ont également fait preuve de résilience au niveau macroéconomique. La Chine, Taïwan et la Corée du Sud ont à notre sens géré la pandémie de manière très efficace et cette efficacité témoigne selon nous de la qualité de leurs institutions, de leur gouvernance et de leurs structures de santé. Les opportunités d’investissement à long terme offertes par l’Inde nous semblent intactes malgré le ralentissement cyclique subi par le pays, et nous restons convaincus par l’argument de l’évolution de la consommation. Le Brésil a déjà surmonté des difficultés économiques par le passé et reste selon nous bien soutenu par une démographie favorable et des ressources naturelles abondantes. L’importance des nouvelles activités sur le marché des capitaux et l’émergence de leaders technologiques, notamment en ce qui concerne le commerce électronique et la technologie financière (fintech), ont par ailleurs dynamisé le marché.
Les résultats des élections américaines pourraient avoir de multiples implications pour les marchés émergents. Nous surveillons les évolutions dans des domaines tels que les dépenses budgétaires des États Unis, le dollar américain, les politiques énergétiques, les accords commerciaux et les tarifs douaniers. Une potentielle administration Biden nous permet d’espérer une réduction des incertitudes commerciales ainsi qu’une politique étrangère plus conventionnelle. Quoi qu’il en soit, à la faveur de notre approche d’investissement bottom up, nous continuons de mettre l’accent sur les différentes entreprises individuelles et sur la manière dont chacune d’entre elles s’est préparée aux risques et aux opportunités qui découlent d’un monde en pleine mutation.
Tendances et évolutions clés des marchés émergents
Les actions des marchés émergents ont progressé en novembre mais se sont inscrites en retrait de leurs homologues des marchés développés. Des avancées favorables sur le front du vaccin contre la COVID 19 et des résultats électoraux plus clairs aux États Unis ont ravivé l’appétit des investisseurs pour le risque au niveau mondial, malgré une recrudescence des cas de coronavirus dans plusieurs régions du monde. Les espoirs d’une normalisation de l’économie ont favorisé un rebond des valeurs cycliques. En dollar américain, l’indice MSCI Emerging Markets s’est adjugé 9,3 % sur le mois, contre 12,8 % pour l’indice MSCI World.1
Le commerce mondial en pourcentage du produit intérieur brut (PIB)
1970-2019
Les principaux mouvements sur les marchés émergents en novembre 2020
Les actions des marchés émergents asiatiques ont gagné du terrain. Certains des gains boursiers les plus importants ont été enregistrés en Thaïlande et en Indonésie, les signaux mondiaux encourageants ayant incité les investisseurs à se tourner vers des marchés en retrait du rebond affiché par la région depuis le début de l’année. Le marché sud coréen s’est envolé ; l’optimisme concernant les perspectives commerciales de la plateforme d’exportation l’a emporté sur les inquiétudes suscitées par une augmentation des cas de COVID 19 au niveau local. Dans le sillage du redressement des mois précédents, les actions chinoises sont restées orientées à la hausse. Les investisseurs ont pris la mesure des données économiques chinoises solides et du potentiel d’engagements plus solides et plus prévisibles entre les États Unis et la Chine sous l’administration du président américain élu Joe Biden, mais aussi des signes d’un durcissement de la surveillance du secteur de l’Internet par la Chine.
Un contexte favorable au risque et des cours des matières premières en hausse ont étayé les actions et les monnaies d’Amérique latine. Le Brésil a surperformé l’ensemble de la région. Des indicateurs économiques solides reflètent une reprise continue au Brésil. Le pays est par ailleurs parvenu à dégager un excédent courant pour le mois d’octobre. Au Mexique, les actions ont rebondi. L’économie mexicaine s’est redressée au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent. Une éventuelle présidence Biden a également offert aux investisseurs l’espoir d’une stabilisation des relations américano mexicaines. Au Pérou, le marché a clôturé en forte hausse, surmontant l’incertitude politique alimentée par le mouvement de contestation et le départ de deux présidents au cours du mois.
Les actions européennes émergentes ont enregistré des gains exceptionnels alors même que les cas de COVID 19 continuaient d’augmenter dans certains pays d’Europe. Le marché russe a bénéficié d’une hausse des prix du pétrole brut , les progrès réalisés au niveau de la mise au point de vaccins ayant amélioré les perspectives de la demande mondiale de pétrole. Les actions turques sont reparties à la hausse, tout comme la livre turque. La nomination des nouveaux responsables à la tête de la banque centrale et du ministère des Finances et du Trésor de la Turquie a suscité l’espoir d’une amélioration des politiques économiques dans le pays. Dans la région Moyen Orient et Afrique, les actions sud africaines ont terminé en hausse, les investisseurs ayant choisi de ne pas se focaliser sur la dégradation des notes de crédit souverain de l’Afrique du Sud.
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QUELS SONT LES RISQUES ?
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1. Source : MSCI. L’indice MSCI Emerging Markets reflète les moyennes et grandes capitalisations de 24 pays émergents. L’indice MSCI World reflète la performance des moyennes et grandes capitalisations de 23 pays développés. Les indices ne font l’objet d’aucune gestion et il n’est pas possible d’y investir directement. Ils ne tiennent pas compte des frais, dépenses ou droits d’entrée. Les performances passées ne constituent pas un indicateur ni une garantie des résultats futurs. MSCI n’offre aucune garantie et décline toute responsabilité quant aux données MSCI reproduites dans le présent document. Aucune redistribution ou utilisation n’est autorisée. Ce rapport n’est ni établi ni approuvé par MSCI. Mentions et conditions importantes du fournisseur de données disponibles sur franklintempletondatasources.com.