Cet article est aussi disponible en : Anglais, Italien, Espagnol
Les marchés émergents présentent un ensemble de défis unique pour l’investissement durable. Ils présentent des contextes culturels divers et se trouvent à des phases de développement différentes du point de vue environnemental, social et de la gouvernance (ESG). Cette réalité peut entraîner des dilemmes pour les investisseurs en quête de résultats favorables pour des parties prenantes multiples, par exemple en cas de compromis sur le plan sociétal et environnemental. Le monde est complexe et, pour les investisseurs actifs, la « bonne » chose à faire n’est pas toujours définie en noir et blanc. Nous pensons au contraire que l’investissement durable doit être géré selon plusieurs nuances de gris.
Principaux moteurs pour les actions : Structure, développement durable et bonne gérance
Les principaux moteurs de performance des actions peuvent se résumer en 3 S en anglais : Structural, Sustainable, Stewardship (structure, développement durable et bonne gestion). Les opportunités structurelles, les bénéfices durables et la gestion responsable sont par conséquent les fondements d’une approche efficace à long terme de l’investissement sur les marchés émergents.
- L’opportunité structurelle à long terme sur les marchés émergents (démographie, technologie et consommation) qui apporte du bêta aux investisseurs.
- L’identification et le ciblage actifs des entreprises capables de générer des bénéfices durables et que les marchés n’évaluent pas correctement peuvent apporter de l’alpha aux investisseurs.
- Et enfin, la bonne gestion responsable du capital des clients et l’exploitation des relations avec les entreprises afin de créer de la valeur par un engagement constructif assurent le delta en faveur des investisseurs. Prenons l’exemple de la gonne gestion. De quoi s’agit-il, en quoi guide-t-elle l’investissement au quotidien et quels sont les défis qui se posent à son application systématique ?
Le Stewardship Code du UK Financial Reporting Council définit la bonne gestion comme « l’attribution, la gestion et la supervision responsables du capital pour créer de la valeur à long terme pour les clients et bénéficiaires, afin de créer des bénéfices durables pour l’économie, l’environnement et la société ». Ce code affirme également que « les gérants d’actifs ne peuvent pas déléguer leurs responsabilités et sont responsables de la bonne gestion effective. Les activités de bonne gestion incluent la prise de décisions en matière d’investissements, le contrôle des actifs et des prestataires de services, l’engagement avec les émetteurs le fait de les obliger à prendre leurs responsabilités sur les questions importantes, la collaboration avec d’autres et l’exercice des droits et responsabilités. »1
On notera que ce code requiert une preuve concrète de ces actions et non une simple déclaration de conformité.
L’une de nos convictions essentielles est que nous sommes les gérants responsables du capital de nos clients. Comment définissons-nous cette responsabilité ? Notre définition de la bonne gestion est relativement simple. Les clients nous confient leurs actifs, et nous avons pour responsabilité et pour objectif de leur restituer ces actifs en meilleure condition que lorsque nous les avons reçus.
Notre approche de la bonne gestion a une incidence sur la façon dont nous agissons en tant qu’investisseurs (intégration de l’ESG et engagement actif avec les équipes de direction), la façon dont nous traitons nos clients en leur donnant la priorité et en étant des fiduciaires responsables, et la façon dont nous nous comportons en tant qu’entreprise en étant un citoyen mondial responsable.
J’ai fait mes classes auprès d’un investisseur de la vieille école à Glasgow qui me rappelait régulièrement la raison d’être de la gestion d’actifs : il ne s’agit pas uniquement de surpasser un indice, mais il s’agit d’un rôle de bonne gestion qui suppose de fournir du capital à long terme tout en agissant comme le copropriétaire d’une entreprise afin de protéger les intérêts d’un client. Cette finalité s’est à présent élargie pour englober des responsabilités sociétales plus larges.
Nous visons à faire en sorte que la croissance des positions de notre portefeuille se fasse de manière durable qui ne compromette pas les intérêts de nos parties prenantes. Pour ce faire, nous utilisons nos relations étroites et notre expertise internationale afin de créer de la valeur par un engagement constructif.
La voie du développement durable
Du point de vue du secteur de l’investissement, nous constatons que l’investissement durable sur les marchés émergents, qui mettait initialement l’accent sur l’évaluation des risques, porte à présent davantage sur l’ESG et le développement durable. Les investisseurs ont compris qu’il existe des externalités et des défis pour les parties prenantes qui concernent toutes les entreprises dans toutes les régions, et qu’il convient de les analyser et de les intégrer à l’analyse d’investissement.
Plus récemment, l’ESG et la durabilité ont évolué vers le concept d’investissement et développement durable, une approche à long terme et aux parties prenantes multiples de la création de valeur qui met davantage l’accent sur les résultats dans le monde réel et la quantification de l’impact.
Opportunités d’investissement durable sur les marchés émergents
En ce qui concerne les marchés émergents, l’évolution de la durabilité est tout aussi importante que l’opportunité de croissance. Il s’agit toutefois de relever plusieurs défis en matière de développement.
Nous pensons que la croissance solide et constante des marchés émergents au cours des prochaines décennies provoquera une urbanisation plus importante et une évolution démographique favorisant les moteurs de croissance supplémentaires que sont la consommation, la connectivité et l’innovation. Les aspects démographiques devraient rester favorables à la croissance mondiale avec l’augmentation prévue de la population mondiale et une augmentation des populations urbaines principalement dans les pays émergents. Cette croissance n’est toutefois pas sans poser problème, comme le soulignent les Objectifs de développement durable des Nations Unies , qui prévoient un déficit de financement important dans les économies émergentes que les dépenses publiques ne suffiront pas à combler. Cela signifie que les capitaux privés ont un rôle important à jouer pour relever les défis de la pauvreté, des inégalités croissantes, de la santé et du bien-être, des ressources limitées et du changement climatique.
En réaction, nous avons constaté une prise de conscience des entreprises, en particulier des entreprises privées. De nombreux facteurs sont à l’origine de cette évolution. Par exemple, dans de nombreux pays émergents, nous constatons que « la société tire et les régulateurs poussent ». Les décideurs politiques locaux sont également à la tête d’une nouvelle vague de gouvernance et de bonne gestion qui s’appuie sur les voix des différentes parties prenantes et pas uniquement des actionnaires.
Les marchés boursiers demandent davantage d’informations de la part des entreprises. Bon nombre de ces initiatives sont volontaires dans un premier temps, mais elles finiront par être obligatoires. Et enfin, les entreprises elles-mêmes sont de plus en plus ouvertes en matière d’engagement et nous avons constaté une énorme amélioration des communications en matière d’ESG ces dernières années – même si le point de départ est souvent très bas.
Le défi socio-environnemental
Nous constatons une utilisation croissante des exclusions et du désinvestissement pour donner forme aux résultats sociétaux et environnementaux recherchés. Les investisseurs accordent beaucoup d’attention aux programmes de désinvestissement, et ils poussent ainsi les gérants d’actifs à s’aligner sur les meilleures pratiques présumées.
Mais que se passe-t-il en cas de compromis entre les enjeux sociétaux et environnementaux ? Dans les marchés émergents, des milliers de communautés gagnent leur vie en travaillant dans des mines et subiront les conséquences de la fermeture des mines aux pratiques non durables. Un problème similaire se posera dans les pays dépendants du charbon, comme l’Inde, invités à réduire l’utilisation de charbon. Dans une perspective sociétale plus large, nous pensons que la sécurité énergétique et le rôle vital qu’elle joue dans le développement économique sont nettement plus importants que les tendances climatiques.
Le fait est que ces exclusions s’appliquent à des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme et que le programme de désinvestissement peut provoquer la fermeture d’entreprises aux dépens des plus vulnérables, en particulier les travailleurs de la région, tandis que les dirigeants politiques, qui sont la véritable cible, n’en souffriront pas.
Au final, nous nous considérons comme des investisseurs pragmatiques conscients du fait que le monde est imparfait. Les entreprises parfaites sont rares. Au vu des multiples nuances de gris que nous rencontrons, nous pensons que l’investissement sur les marchés émergents nécessite de faire des compromis et d’adopter une approche flexible.
Pour recevoir des informations sur les marchés émergents, suivez-nous sur Twitter @FTI_France et sur LinkedIn.
Quels sont les risques ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. La valeur des investissements peut fluctuer à la baisse comme à la hausse, et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas la totalité de leur mise initiale. Les cours des actions fluctuent, parfois de manière rapide et spectaculaire, en raison de facteurs affectant certaines entreprises, des industries ou secteurs particuliers ou la conjoncture générale du marché. Les investissements à l’étranger comportent des risques spécifiques, comme les variations des taux de change, l’instabilité économique et l’évolution de la situation politique. Les investissements sur les marchés émergents présentent d’ailleurs des risques accrus par rapport aux mêmes facteurs, en plus de ceux associés à leur taille inférieure et à leur liquidité plus limitée. Une stratégie exposée en particulier à certains pays, régions, industries, secteurs ou types de placements peut être sujette à un risque d’événements défavorables plus élevé qu’une stratégie investissant de façon plus diversifiée. La Chine peut être soumise à une instabilité économique, politiques et sociale très forte. Investir dans des titres d’émetteurs chinois implique des risques spécifiques à la Chine, y compris certains risques juridiques, réglementaires, politiques et économiques.
Les gérants dans l’investissement à impact et/ou l’investissement axé sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) peuvent tenir compte de facteurs allant au-delà des informations financières traditionnelles pour sélectionner les titres, de sorte que la performance relative de leurs investissement peut s’écarter de celle d’autres stratégies ou des indices de référence larges des marchés selon que les secteurs ou investissements concernés ont la faveur ou la défaveur du marché. Les stratégies ESG peuvent en outre appliquer certains critères basés sur des valeurs afin d’éliminer des expositions que l’on trouve dans des stratégies similaires ou des indices de référence larges des marchés, ce qui peut également entraîner une différence de performance relative.
Mentions légales importantes
Ces documents sont fournis uniquement dans l’intérêt général et ne sauraient constituer un conseil d’investissement individuel, une recommandation ou une incitation à acheter, vendre ou détenir un titre ou à adopter une stratégie d’investissement particulière. Ils ne constituent pas un conseil d’ordre juridique ou fiscal. Les opinions exprimées sont celles des gérants mentionnés et les commentaires, opinions et analyses sont valables à la date de la publication et peuvent être modifiés sans préavis. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une analyse complète de chaque évènement important survenant dans un pays, une région ou un marché.
Les données de tierces parties peuvent avoir été utilisées dans la préparation de ce document et Franklin Templeton (« FT ») n’a pas vérifié, validé ni audité de manière indépendante ces données. FT décline toute responsabilité en cas de perte due à l’utilisation de ces informations et la pertinence des commentaires, des opinions et des analyses contenus dans ce document est laissée à la seule appréciation de l’utilisateur.
Les opinions ne sont destinées qu’à fournir un aperçu de la manière dont les titres sont analysés. Les informations fournies ne constituent ni une recommandation ni des conseils individuels en investissement pour tout titre, stratégie ou produit de placement spécifique. Elles n’indiquent pas les intentions de négociation de tout portefeuille géré par Franklin Templeton. Il ne s’agit pas d’une analyse complète des données relatives à un secteur, un titre ou un investissement et elles ne doivent pas être considérées comme une recommandation d’investissement. Ce document a pour but de fournir un aperçu du processus de sélection du portefeuille et d’analyse. Les exposés de faits proviennent de sources considérées comme fiables, mais leur exhaustivité ou leur exactitude n’ont pas fait l’objet d’une vérification indépendante. Ces opinions ne peuvent pas être considérées comme un conseil en investissement ni une offre de titre spécifique. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Les produits, services et informations peuvent ne pas être disponibles dans toutes les juridictions et sont fournis en dehors des États-Unis par d’autres sociétés affiliées de FTI et/ou leurs distributeurs, dans la mesure où la réglementation/législation locale l’autorise. Veuillez consulter votre conseiller financier ou votre interlocuteur Franklin Templeton pour toute information supplémentaire sur la disponibilité des produits et services dans votre juridiction.
Publié aux États-Unis par Franklin Templeton Distributors, Inc., One Franklin Parkway, San Mateo, Californie 94403-1906, (800) DIAL BEN/342-5236, franklintempleton.com – Franklin Templeton Distributors, Inc. est le principal distributeur des produits enregistrés aux États-Unis de Franklin Templeton Investments, qui ne sont pas assurés par la FDIC, peuvent perdre de la valeur, ne sont pas garantis par la banque et sont disponibles uniquement dans les juridictions dans lesquelles est permise une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente de ces produits, en vertu des lois et règlements applicables.
1. Source : Financial Reporting Council. The UK Stewardship Code, 2020.